Je ne sais pas d’où vient cette icône. Du fin fond de l’orient sans doute.
Job, dont on ne connait pas bien l’origine, mais qui se présente telle une figure universelle. Comme Noé, un juste qui galère et qui se demande bien ce que Dieu fabrique.
Écrire une icône de Job, une icône de Saint Job ?
Une icône, c’est comme une fenêtre... une fenêtre au cœur de notre monde, avec ce qu’il est, ouverte sur l’extérieur... un visage passe et voilà qu’il te dit bonjour !
Au chapitre 21 du livre de Job, c’est bien plus qu’un bonjour qu’il fait, puisqu’il demande, et même supplie ses amis de l’écouter et de le regarder... il te dit, toi qui écoute : regarde moi, tourne toi vers moi.... mais regarder quoi ?
Regarder ce qui surgit en lui. Lui totalement détruit, qui a perdu ses enfants, son statut social et dont la peau se déchire. Lui dont ses amis pensent qu’il a dû commettre l’irréparable pour mériter tout ce qui lui arrive. Il souffre de ce regard du soupçon et t’appelle au contraire à un regard bienveillant, un regard ouvert.
Job te dit qu’il tremble, que sa chair frémit et que son coeur se consume à l’idée... l’idée de quoi...
voilà qu’il se prépare à la grande rencontre, avec celui dont on tait le nom. Cette rencontre, il la désire tellement. Une rencontre pour régler ses comptes, une rencontre pour un procès, la grande explication. Ce procès, il le prépare depuis des mois, cela fait plus de 20 chapitres qu’il rumine sa défense, il comprend que la rencontre va advenir, mais que finalement il s’agira d’une rencontre pour une réconciliation, au diable la révolte qui conduit à la destruction.
Mais où étais tu alors que je souffre, mais où es tu toi, toi qui est au-dessus du ciel...
Job nous demande de le regarder, de regarder le combat qu’il mène dans sa justification, car ce combat est le notre, ce combat est le tien. Au plus profond de sa détresse, il nous ouvre son coeur, car, oui, il le sent, la grande rencontre est sur le point de survenir. Une rencontre qui transforme, une rencontre qui fait que baissé, détruit qu’il est, il va se redresser , il va se relever... l’espérance d’une transformation intérieure.
Difficile d’écrire l’icône de celui dont la chair est dévorée par les vers. L’icône ouvre sur l’être transformé, transfiguré par l’espérance qui envers contre tout jaillit. Voilà, lui dont la tunique se réduisait à une peau trouée et pestiférée, il a retrouvé ses vêtements qu’il avait déchiré, sa dignité. Voilà son visage apaisé, qui garde la trace de de la blessure profonde, la faille dans laquelle Dieu est venu le rejoindre et dans laquelle il fait jaillir la source. L’icône de Job nous invite à contempler cette transformation et à y prendre part.
Chacun est invité à se désaltérer à la source, celle qui vient du désert, qui jaillit du rocher.
Toi que Dieu avait livré à la merci des impies, qui a été dépouillé de ta gloire, qui a reçu les insultes des enfants ;
toi qui a vu ton corps se couvrir de vers et d’une croûte terreuse et ta peau se crevasser et se dissoudre ;
toi sur qui se sont abattues tant de calamités, que sur la balance elles auraient été plus pesantes que le sable de la mer ;
toi qui a dit devant tous ces malheurs : "L’Eternel a donné et l’Eternel a ôté, Que béni soit le nom de l’Eternel"
Trés Saint Patriarche Job, fais que par tes Prières en ma faveur je sois délivré de mes tourments.