
Travail iconographique sur le Tétramorphe [1]
C’est une toute petite reproduction photographique du bas relief qui m’a d’abord séduite. Le Christ tétramorphe, bas relief à la tête du tombeau de Saint Agilbert (7ème siècle).
J’en ai fait une étude à l’ocre sur papier kraft et ce travail de "sculpture" pour trouver les profondeurs qui font jaillir la lumière m’a beaucoup plu.
J’ai essayé de reproduire sur la planche ce que j’avais expérimenté.
L’icône est réalisée avec le seul usage des ocres rouges et jaunes et du blanc, sans aucun proplasme initial, sans aucun oxyde ou autre couleur chatoyante. Les volumes sont obtenus par la seule différenciation des intensités des ocres. L’icône reste ainsi proche de la sculpture originale. Les ocres plus ou moins denses renvoient à la pierre et aux jeux des ombres obtenues par la profondeur de la taille.
Les cryptes Saint Paul et Saint-Ebrégésile de l’abbaye Notre-Dame-de-Jouarre -Seine et Marne, Ile de France- témoignent de l’âge d’or de la vie monastique à l’époque des Mérovingiens. Elles accueillent les tombeaux des saints fondateurs de l’abbaye.

A la tête du tombeau de Saint Agilbert on trouve un bas relief typique de la sculpture et de l’art mérovingien du VIIe siècle qui représente le Christ, dans une mandorle, entouré par le Tétramorphe, symbolisant les quatre évangélistes.

Les spécialistes ont noté l’influence copte de ces représentations et pense maintenant qu’elles ont été réalisées par des artistes itinérants venus de Lombardie. Les contacts étaient en effet nombreux entre les monastères gaulois et l’Italie du Nord.

[1] Le tétramorphe, ou les « quatre êtres vivants », représente les quatre personnages ailés tirant le char de la vision d’Ezéchiel (Ez 1 ; 1-14) repris dans l’Apocalypse de Saint Jean (Apoc 4 ; 7-8). Les Pères de l’Église en ont fait l’emblème des quatre Évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l’homme pour Matthieu et l’aigle pour Jean. Ils accompagnent souvent les représentations du Christ en majesté.