Saint Irénée de Lyon
Article mis en ligne le 16 janvier 2022
dernière modification le 19 janvier 2022

par Baumstark
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Méditation de Saint Irénée

Notre face verra la Face de Dieu, et elle tressaillira d’une joie inexprimable, puisqu’elle verra Celui qui est sa Joie.

Saint Irénée, Contre les hérésies, Livre V, chapitre 7, paragraphe 2

Texte d’où est tirée la citation

L’Esprit donné dès ici-bas aux croyants comme arrhes de la résurrection future « Car présentement, dit l’Apôtre, nous ne connaissons qu’en partie, et nous ne prophétisons qu’en partie, mais alors ce sera face à face. » C’est ce que Pierre dit lui aussi : « Lorsque vous verrez Celui en qui, sans le voir encore, vous croyez, vous tressaillirez d’une joie inexprimable. » Car notre face verra la face de Dieu, et elle tressaillira d’une joie inexprimable, puisqu’elle verra Celui qui est sa Joie.
Mais présentement, c’est une partie seulement de son Esprit que nous recevons, afin de nous disposer à l’avance et de nous préparer à l’incorruptibilité, en nous accoutumant peu à peu à saisir et à porter Dieu. C’est ce que l’Apôtre nomme « arrhes » — c’est-à-dire une partie seulement de l’honneur qui nous a été promis par Dieu —, lorsqu’il dit dans l’épître aux Ephésiens : « C’est en lui que vous aussi, après avoir entendu la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, c’est en lui qu’après avoir cru vous avez été marqués du sceau de l’Esprit Saint de la promesse, qui est les arrhes de votre héritage. »

Si donc ces arrhes, en habitant en nous, nous rendent déjà spirituels et
si ce qui est mortel est absorbé par l’immortalité — car « pour vous, dit-il, vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit,
s’il est vrai que l’Esprit de Dieu habite en vous » —,
et si, d’autre part, cela se réalise, non par le rejet de la chair, mais par la communion de l’Esprit — car ceux auxquels il écrivait n’étaient pas des êtres désincarnés, mais des gens qui avaient reçu l’Esprit de Dieu « en qui nous crions : Abba, Père » — ;
si donc, dès à présent, pour avoir reçu ces arrhes, nous crions : « Abba, Père »,

que sera-ce lorsque, ressuscités, nous le verrons face à face ? lorsque tous les membres, à flots débordants, feront jaillir un hymne d’exultation, glorifiant. Celui qui les aura ressuscités d’entre les morts et gratifiés de l’éternelle vie ?
Car, si déjà de simples arrhes, en enveloppant l’homme de toute part en elles-mêmes, le font s’écrier : « Abba, Père », que ne fera pas la grâce entière de l’Esprit, une fois donnée aux hommes par Dieu ?

Elle nous rendra semblables à lui et accomplira la volonté du Père, car elle parfera l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu.