Méditation sur la Kénose du Christ - Saint Paul, Epitre aux Philippiens (2,1-11)
S’il y a donc un appel en Christ,
un encouragement dans l’amour
une communion dans l’Esprit,
un élan d’affection et de compassion
alors comblez ma joie en vivant en plein accord.
Ayez un même amour, un même cœur
recherchez l’Unité,
ne faites rien par rivalité, rien par gloriole,
mais, avec humilité,
considérez les autres comme supérieurs à vous.
Que chacun ne regarde pas seulement ses propres intérêts
mais ceux des autres
Comportez vous ainsi entre vous -comme on le fait en Jésus Christ :
Lui , qui est de condition divine,
n’a pas considéré comme une proie à saisir
d’être l’égal de Dieu,
mais Il s’est dépouillé,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes
et par son aspect Il était reconnu comme un homme ;
Il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort,
à la mort sur une croix.
C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé
et Lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom,
afin qu’au nom de Jésus,
tout genou fléchisse dans les cieux, sur terre et sous la terre,
et que toute langue confesse
que le Seigneur c’est Jésus Christ,
à la gloire de Dieu le Père.
Saint Paul, Epitre aux Philippiens (2,1-11)
Commentaires :
Cette icône est une icône de fête. Elle représente le baptême du Christ au Jourdain par Jean-Baptiste, le précurseur. Ce baptême est une véritable Théophanie qui témoigne de la venue de Dieu parmi nous. Elle est le pendant des récits de la Nativité. Dieu se dépouille, le Christ traverse les flots, ce trou noir séjour des morts, se dépouillant de ses vêtements sous le regard des anges. Il quitte le monde angélique pour rejoindre le monde terrestre, Il est accueilli par Jean Baptiste qui résume à lui seul la présence de l’humanité et toute l’espérance d’une alliance renouée avec Dieu, lui qui se trouve indigne de délier les courroies de ses sandales.
Cette traversée des flots est un passage dans la mort et la résurrection. Nous sommes tous appelés à vivre ce passage comme l’explique saint Paul : "Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie " (Rom. 6/4).
Cette fête est aussi une Théophanie ; Dieu se manifeste là. Jean-Baptiste voit l’Esprit fondre sur le Christ telle une colombe, il perçoit la présence du Père qui parle et qui désigne le Fils ("Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection", Mat. 3/18).
Cette colombe, cette présence de l’Esprit nous ramène au début de la Genèse, où l’Esprit se mouvait sur les eaux à l’aube de la Création. Marc, en débutant son évangile par ce récit donne le" la " : nous sommes à l’aube de la création d’une humanité nouvelle. Une Nouvelle Alliance est scellée.
" Le Christ est baptisé ; Il sort de l’eau, et avec lui Il relève le monde " (hymne liturgique).
L’icône présentée ici fait partie d’un ensemble de trois icônes : Le Baptême du Christ, la Crucifixion du Christ et l’Anastasis qui ont été écrites en méditant l’hymne Christologique de Saint Paul dans l’épitre aux Philippiens
Seigneur, dans ton baptême au Jourdain s’est manifesté l’adoration de la Ste Trinité. Car la voix du Père te rendait témoignage en te nommant Fils bien-aimé et l’Esprit, sous forme de colombe, confirmait ce témoignage inébranlable. Christ Dieu, qui as paru et illuminé le monde, gloire à toi. (Tropaire)